C’est la salle de l’amphithéâtre de l’université de Labé qui a servi de cadre hier, lundi 2 juin 2025, à cette rencontre qui a mobilisé les responsables de l’université, les services relevant de la santé, de la sécurité, ainsi que les étudiants qui sont les principaux concernés par ce projet. L’objectif est de sensibiliser tous les acteurs de cette chaîne par rapport au contenu de cette assurance des étudiants, rapporte le correspondant de Guineematin.com à Labé.
Le représentant du ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation est revenu sur ce qui a motivé la mise en place de ce projet.
« L’objectif du ministère, à travers cette réforme, s’inscrit dans le cadre de l’amélioration des conditions d’études des étudiants. Parce que les étudiants ne peuvent être performants, productifs, suivre correctement les cours que s’ils sont en bonne santé. Il était un devoir pour le ministère, avec la collaboration des institutions d’enseignement supérieures, de travailler sur cette réforme pour assister les étudiants. Parce qu’il ne s’agit pas d’une assurance maladie complète. Mais plutôt une prise en charge d’un certain nombre de sinistres qui peuvent entraîner des dommages corporels. Le ministre a tenu à ce qu’on vienne rencontrer les étudiants et recueillir leurs avis afin de faciliter la procédure. Pour rappel, cette prise en charge est mise en œuvre grâce à un partenariat avec l’association professionnelle des assureurs de Guinée (APAG) qui réunit un pool de 5 assureurs. L’objectif, c’est de faire en sorte qu’un sinistre ou qu’une pathologie ne puisse pas freiner le parcours universitaire de l’étudiant. Et assister les étudiants qui ont un niveau de moyen financier qui n’est pas élevé, c’est investir sur la jeunesse, investir sur des potentiels responsables de société de demain, des potentiels directeurs ou ministres. Avant tout, l’objectif est social. C’est le ministère de l’enseignement supérieur et le gouvernement qui ont mis en place le programme et qui ont déboursé ce qu’il faut auprès de la compagnie des assureurs », a expliqué Mamadou Saïdou Bah, le directeur général adjoint de l’innovation au ministère de l’enseignement supérieur.
Il est revenu aux assureurs de vulgariser le contenu de cette convention tout en apportant des éclaircissements sur les mécanismes mises en place par la compagnie des assureurs et le gouvernement guinéen.
« L’Association professionnelle des assureurs de Guinée, dans le cadre d’une convention avec le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, voudrait apporter une couverture d’assurance aux étudiants. Cette couverture porte sur les cas d’accidents qui pourraient arriver aux étudiants durant leur parcours universitaire. Cette couverture porte sur trois maladies graves qui sont : le cancer, l’insuffisance rénale et les accidents vascularisation cérébrale (AVC) que les étudiants, dans leur parcours, pourraient subir. Il n’y a aucune caution à payer. Mais pour qu’on puisse intervenir, il faut que l’étudiant ait sa carte d’étudiant. A la suite d’un accident, qu’il informe le responsable en charge des assurances de l’université qui portera l’information auprès des assureurs et le ministère pour que nous puissions intervenir et indemniser l’étudiant. Il était important pour nous, de porter cette information aux assurés (les étudiants) pour éviter toute confusion, toute incompréhension en ce qui concerne cette assurance. Nous avons précisé aux étudiants qu’il ne s’agit pas d’une assurance maladie, mais plutôt une assurance qui couvre les accidents que les étudiants peuvent avoir durant leur parcours universitaire. C’est un contrat d’assurance qui est fait sur une année renouvelable, même pendant les vacances estudiantines. Mais une assurance territoriale, dès que vous sortez du pays, l’assurance n’est plus prise en charge. On n’a pas dit une assurance matérielle, mais corporelle. L’objectif c’est de réagir systématiquement dès que l’accident survient. Seulement, il y a des plafonds d’indemnité qui ont été fixés. Lorsqu’il y a le décès de l’étudiant suite à accident, on ne le souhaite pas, il y a une indemnité qui est versée aux ayants droits. S’il est marié, ce sont ses enfants et sa femme, à défaut ses parents. Et le capital s’élève à 10 millions de francs guinéens. Lorsque l’étudiant est invalide suite à un accident, le capital qu’on lui reverse c’est 25 millions de francs guinéens pour poursuivre son traitement. Au niveau des pharmacies et hôpitaux, le capital à rembourser est de 1 500 000 francs. Au niveau des frais médicaux et d’hospitalisation, c’est en fonction des frais dépensés qu’on vous remboursera en tenant compte des reçus », a expliqué Lionel Pen Kodjo, représentant de l’Association Professionnelle des Assureurs de Guinée.
Quant aux étudiants qui sont les principaux bénéficiaires de cette assurance, ils accueillent favorablement l’initiative des autorités qui va désormais faciliter leur prise en charge médicale.
Nous venons d’assister à cette séance d’information et de sensibilisation sur l’assurance pour nous les étudiants et nous apprécions favorablement cette initiative. Nous sommes souvent victimes d’accidents, car vous n’êtes pas sans savoir que l’université de Labé se trouve à 22 kilomètres du centre-ville. Et, ces accidents sont souvent un facteur qui les empêche de suivre normalement les cours. Au-delà de tout ça, certains d’entre nous ont des parents qui se trouvent dans des préfectures très éloignées, comme N’Zérékoré, Kankan. Parfois, c’est à travers des cotisations que ces camarades parviennent à se rétablir. Maintenant, si on nous présente un projet de ce genre qui va désormais nous prendre en charge, c’est une très bonne chose pour nous. Parce qu’à part les accidents, si un étudiant souffre du cancer, de l’AVC ou de l’insuffisance rénale, l’assurance le prend en charge. Merci vraiment aux autorités qui ont initié ce projet pour nous soutenir », a dit Tiguidanké kanté, étudiante à l’université de Labé.
Pour faciliter le suivi de l’exécution du contrat, dans chaque université, il y aura un point focal, pour la fluidité de l’information avec l’assureur, le suivi des victimes, et de toute autre procédure et de gestion du contrat.
Alpha Boubacar Diallo/Guineematin.com